Lorsque l’on fait, ou que l’on fait faire, du référencement naturel, il ne faut jamais oublier que cela consiste en deux types d’opérations indispensables : le SEO on-site et le SEO off-site. Souvent, les prospects que je rencontre ne font ni l’un ni l’autre. Certains pensent faire du référencement naturel car ils ajoutent du contenu. Mais le problème c’est qu’ils oublient d’optimiser leurs pages et de faire le netlinking. Ou ils ne savent pas le faire. Ce sont pourtant les bases du référencement naturel.
Parfois, ils demandent à un expert SEO.
Aujourd’hui, je vous propose un article en forme de coup de gueule, léger je vous rassure. Tout est parti d’un coup de téléphone que j’ai reçu de la part d’un prospect. Ce dernier s’étonnait car depuis deux ans que son site est en ligne, le trafic n’augmente pas. Jusque là, rien d’alarmant car cette question est, malheureusement, habituelle. Le problème vient souvent du fait que rien n’est fait. Mais pour le coup, lui fait quelque-chose : du référencement naturel ! Et comme il sait qu’il ne sait pas, il fait appel à un prestataire que je connais. Je suis donc interpellé.
Vérifier le référencement naturel, les méthodes et les outils utiles
En effet, depuis deux ans, ce prospect paye un prestataire, qui a pignon sur rue, pour du référencement naturel. Rien de bien cher, il s’agit d’une somme d’environ 100€ par mois. Me voilà donc à l’affût pour essayer d’identifier ce qui coince. J’ai ma petite idée, mais je préfère vérifier.
Un serveur poussif qui ne plait pas à Google
Je commence comme toujours par faire un audit du serveur et du site avec notre outil. Bien sûr, comme dans 90% des cas, le résultat est désastreux : le serveur est un serveur mutualisé à bas prix, donc impropre à un bon référencement.
Il va falloir que j’explique au prospect pourquoi il devra changer d’hébergeur… et payer plus cher.
Pas de contenu frais : ça commence mal
La deuxième chose que je constate est que le site doit être composé d’une petite dizaine de pages qui datent toutes d’environ deux ans, date de la création du site. Il y a donc peu de contenu. Ce n’est pas catastrophique si le marché visé est peu concurrentiel, que ces pages sont bien réalisées et qu’elles répondent aux intentions des prospects ciblés qui deviennent des clients.
Mais dans le cas présent, ce n’est pas ce qui se passe. D’ailleurs, si tout avait été parfait, je n’aurai jamais été appelé par ce monsieur…
Il va falloir que j’explique au prospect qu’il va devoir publier régulièrement du contenu. Mais il va surtout falloir que je lui dise que le référencement naturel, dit gratuit, est le plus cher !
Pages mal optimisées : c’est pas sérieux !
Je continue en regardant quels mots-clés apportent du trafic au site, et surtout en quelle quantité.
- L’outil > Yooda Insight
Les mots-clés semblent pertinents, mais leurs positions dans les moteurs de recherches sont très éloignées. Et nous savons qu’hors de la première page, point de salut. Ce qui se vérifie encore une fois avec un trafic quasiment nul en provenance des moteurs de recherches.
Je lance donc un audit SEO complet sur le site pour m’assurer de la bonne réalisation technique des pages. Sont-elles “Google-friendly” ?
Comme souvent, l’audit montre quatre défaillances majeures :
- Temps de chargement trop longs (je le savais déjà);
- Balises “title“ non conformes;
- Balises “meta description” non conformes;
- Netlinking interne non optimisé.
Il va falloir que j’explique au prospect que son prestataire ne fait pas de SEO on-site… ou alors qu’il n’y connait rien (ce qui est courant !).
Pas de liens entrants, ça sent mauvais
Je continue mon investigation, et je me penche maintenant sur le netlinking. Petite explication pour celles et ceux qui ne savent pas ce que c’est : c’est l’ensemble des liens hypertextes qui pointent vers les pages de votre site en provenance d’autres sites.
L’outil > Majestic
Et là, je ne suis même pas surpris ! Car l’outil n’a détecté aucun lien entrant à part un misérable annuaire de faible qualité. Résultat : le trust flow est très mauvais et Google se dit que le site de mon pauvre prospect n’a aucun intérêt pour les sites qui s’intéressent au même domaine. Alors pourquoi l’IA de Google prendrait-elle la décision risquée de proposer ce site aux internautes ?
Il va falloir que j’explique au prospect que son prestataire ne fait pas le SEO off-site… ou qu’il ne sait pas comment s’y prendre.
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Sous-traiter le référencement naturel, attention aux arnaques !
Comme vous l’avez compris, ce prospect se fait arnaquer depuis deux ans. 2.400€ jetés aux orties. Et comme je le disais plus haut, je connais le prestataire. Il a de nombreux clients à qui il vend la même chose… un bon business, pas fatiguant !
Pourquoi de telles arnaques sont-elles possibles ?
Parce que la majorité des demandeurs de ce types de prestations – le référencement naturel bien sûr, mais pas que – n’y connaissent rien et font confiance au premier venu, au plus célèbre, à celui qui va le mieux leur dire ce qu’il faut faire, à celui que la CCI, ou autres, leur aura conseillé alors qu’eux mêmes n’y connaissent rien… Bref, ces escroqueries, car il ne s’agit pas d’autre chose, sont possibles par manque de connaissances du sujet.
Et les sites se retrouvent avec des erreurs de débutants qui les empêchent d’être correctement référencés.
Peut-on blâmer les victimes ?
Bien entendu que non. Quoique… Les entreprises qui se font avoir ont d’autres compétences mais pas celle-là. Alors, le plus sage serait quand même d’essayer de les acquérir, au moins un minimum pour éviter les problèmes. C’est facile : sur Internet tout y est expliqué en long et en large (rien que sur ce site…). Il suffit de prendre un peu de temps pour lire.
Comment choisir un prestataire compétent en référencement naturel ?
Au final, c’est assez simple. Posez ces quelques questions :
- Dois-je produire régulièrement des articles ? (S’il répond non, fuyez !)
- Quel outil d’audit utilisez-vous pour vérifier le SEO on-site des sites dont vous avez la charge ? (S’il n’en utilise pas, fuyez !)
- Quel outil utilisez-vous pour suivre le netlinking des sites dont vous avez la charge ? (Bonne réponse : majestic ou ahrefs).
- Quel outil utilisez-vous pour suivre les mots-clés et leurs positions sur les moteurs ? (il en existe plusieurs, à vous de voir, mais il doit en avoir un)
- Installez-vous Google Analytics, ou un équivalent, sur les sites dont vous avez la charge ? (Sinon, fuyez !)
- Pouvez-vous me montrer des courbes de trafic des sites dont vous vous occupez ? (Et pas de confidentialité qui tienne, hein !)
Avec ces quelques questions, vous aurez déjà évité les “margoulins” qui pourrissent le métier ! Sinon, vous pouvez nous contacter…
6 Responses
Yes ! Super et pédagogique plutôt que colérique
merci !
Bonjour Patrick
C’était très intéressant.
Je vais lire plus souvent tes news pour m’enrichir intellectuellement !
A+
Franck
Bonjour Patrick,
Je te remercie pour ton article très complet est claire, les entreprises demandent de créer un site web en générale à un webmaster qui mettra en place un CMS avec les textes et un Logo sans respecter aucune règle pour le SEO, ensuite cette entreprise demande de faire un audit et se retrouve à payer pour apporter d’abord les modifications nécessaires, c’est un double boulot à double frais qui démotive les gens à investir parfois pour avancer sur le web.
Pour la courbe des stats comme preuve d’analyse, je pense que c’est un piège à éviter car le nombre de visiteurs n’est pas toujours une preuve de réussite d’une bonne gestion, j’irai plus loin comme par exemple une liste de mots clés en 1ère page pour rassurer le client.
Ah j’ai eu peur de ne pas voir Ahrefs ahah S’ils n’étaient pas si chers, je le conseillerai à tout le monde
C’est vrai que cet outil devient de plus en plus cher. Mais, à leur décharge, ils améliorent sans cesse les fonctions et en ajoutent souvent de nouvelles…